Rapport atelier 5 : PECA

« L’action des Centres culturels dans et avec les écoles maternelles. Quelles approches pour éveiller les enfants à la culture ? »

Cliquez pour relire la présentation de l’initiative et de ses objectifs

L’ASTRAC tient à remercier :

L’ensemble des participants inscrits :
Vanille CHAIS (CC Leuze – animatrice), Marie CHEVALIER (FC Perwez – animatrice), Valentine COPPENS (MC Ath -coordinatrice), Estelle COSNARD (La Venerie – animatrice), Angela CUTILLO (CC Jupille-Wandre – animatrice), Ophélie DE CICCO (CC Quaregnon – animatrice), Marie FLAMME (CC Silly -directrice), Deborah GIOVAGNOLI (Le Brass, CC Forest – chargée de médiation JP), Amandine GOBERT (CC Ittre -secrétaire de direction), Marianne HAINNEAUX (CC Bertrix – animatrice ), Arielle HARCQ (CC Namur -programmatrice JP), Delphine JENICOT (CC Pont-à-Celles – animatrice), Aurélien JUEN (CC Huy – animateur-coordinateur), Isabelle LALLEMAND (CC Floreffe – animatrice), Thomas LAMBOTTE (CC Beauraing – directeur), Céline LECOCQ (CC Le Roeulx – animatrice), Aurélie LEURIDAN (CC Jodoigne – animatrice), Tiphanie LOICQ (CC Philippeville – animatrice), Bélinda MACRI (CC Ath – animatrice), Marie MALAVASI (CC Jupille-Wandre animatrice), Cinthia MARTIN (CC Sivry-Rance – animatrice), Virginie MATHE (CC Bastogne – animatrice), Magali MONTAGNINO (Archipel 19, CC Berchem – chargée de projets), Chloé PEVENASSE (CC Gerpinnes – animatrice chargée de projet), Stéphanie REGIBEAU (CC Bastogne – animatrice), Caroline RENAULD (CC Ourthe et Meuse – animatrice), Patrick ROBERT (CC Frameries – directeur), Nicky VAN DURME – (CC Habay – animatrice), Valentin WERY (FC Beloeil – animateur-programmateur)

Consultez le rapport en pdf (celui-ci ne contient pas les liens vers les outils ou les institutions)

Compte-rendu de l’atelier

L’atelier commence par un tour de table qui est l’occasion pour les participants d’exprimer leurs attentes pour cette journée :

  • Comprendre les changements
  • Élargir la vision du sujet dans une approche systémique
  • Comment transmettre et organiser l’offre culturelle au regard du PECA ?
  • Mieux connaître les codes de l’enseignement
  • Pistes concrètes pour améliorer la collaboration culture-école
  • Enrichir nos pratiques
  • Rencontrer, relever le nez du guidon
  • Réseautage
  • Construire une vision globale de nos pratiques

Première partie de l’atelier

On passe à un temps d’information relative aux politiques de la FWB

 État d’avancement du PECA – Dominique Vosters
Voir aussi le support de son intervention (et de celle de Sophie Mulkers) sous format ppt.

La Déclaration de politique gouvernementale de la FWB s’inscrit dans la continuité des réflexions et décisions de la précédente législature : le PECA, en lien avec le Pacte d’Excellence, est confirmée. Cette « révolution culturelle » au sein de l’école sera dès lors poursuivie, avec pour premier objectif que les maternelles soient concernées dès septembre 2020.

Concrètement, la mise en œuvre du PECA passera par :

  1. l’élaboration de référentiels

Un outil, des « socles de compétences », existent pour les primaires et secondaires ; ce n’était pas encore le cas pour les maternelles. Un premier référentiel est aujourd’hui en cours d’approbation.

Il s’agit de définir, année par année et dans une logique de cohérence avec les primaires puis les secondaire une série de contenus et d’attendus. Par exemple : fréquenter des lieux culturels/patrimoniaux, identifier différents langages (expressions corporelle et française, musicale, plastique), … Dans un objectif de transversalité, il serait important de favoriser une présentation pour l’ensemble des intervenants/disciplines. L’aspect culturel des disciplines doit être abordé. Exemple : un professeur de math peut aborder une matière à partir de « quelque chose » de culturel. De cette manière, les « offres » culturelles pourraient être plus facilement raccrochées à des éléments du référentiel.

  1. le financement

Nouveauté du Pacte d’Excellence : l’accès à l’enseignement doit être gratuit (comme indiqué également dans la Constitution belge, la Convention des droits de l’enfant,…).

En 2019, le décret sur la gratuité est intégré dans un code de l’enseignement. Certains frais scolaires peuvent encore être facturés mais avec des maximas fixé par le gouvernement pour les maternelles qui entreront en vigueur de manière progressive. Parallèlement au plafonnage, une subvention forfaitaire de 60€ par élève est allouée pour couvrir en priorité les fournitures scolaires (à hauteur de 45€), le solde de 15€ pouvant être utilisé à d’autres fins (entrées pour des manifestations culturelles, sport, transport, …)

Remarque par rapport au décret enseignement différencié : des frais peuvent être pris en charge, notamment pour des projets culturels. Or, malheureusement, cette subvention sert souvent à des choses plus « urgentes » …

Attention aux mauvaises interprétations du décret ! Les moyens alloués aux projets culturels dans les écoles ne sont pas restreints mais une liberté de gestion et de choix est laissée aux directions…

  1. une organisation basé sur des dispositifs de référents culturels/scolaires

10 zones de concertation ont été définies pour la mise en œuvre du PECA (les mêmes zones existantes depuis les années 90) ne correspondent pas forcément aux bassins culturels.

Des référents culturels seront désignés pour chaque zone au sein du monde scolaire : des enseignants sensibles à la culture pour aider les collègues à réaliser le PECA (organisation, désignations et budget en cours d’examen). Ils auront pour missions de rassembler les informations et d’assurer le rôle d’intermédiaire avec les acteurs culturels du territoire. (Dans certaines régions, il existe des écoles sans aucune institution culturelle à proximité.)

En parallèle, la proposition est examinée de désigner également dans chacun de ces 10 zones des référents scolaires au sein du monde culturel. Ceux-ci, d’un nombre à déterminer, seraient hébergés et employés par des opérateurs culturels déjà reconnus. Ils auront un rôle semblable de d’animation, d’information et de mise en réseau.

L’idée du double dispositif est de favoriser un travail inter-réseaux.

Exemple de projets menés actuellement par des Centres culturels faisant écho aux principes du PECA – Sophie Mulkers
Voir aussi le support de son intervention (et de celle de Dominique Vosters) sous format ppt.

Ce qui se fait déjà actuellement sur le terrain n’est souvent pas très éloigné de ce qui sera demandé. Voici quelques exemples de projets menés en maternelle dans le cadre du décret culturel-école qui rejoignent le PECA, au niveau des différents « langages » :

  • Expression plastique: projet avec des 3èmes maternelles sur l’histoire de la peinture occidentale, avec le support « Le loup enquête au musée ». Permet d’observer, de développer des savoirs (De Vinci, Magritte,…) et des pratiques ou savoir-faire (travail individuel, collectif), de découvrir des matières et des formes, donne lieu à des rencontres avec des œuvres : visite de l’expo Miro, …
    => Savoirs + Savoir-faire + Rencontres avec des œuvres
  • Expression musicale: ateliers qui partent d’albums jeunesse pour proposer un travail avec des comptines mises en perspectives, la découverte d’instruments de percussion, d’univers, …  Souvent avec les Jeunesses Musicales.
    => Oeuvres + une pratique + un artiste sur scène
  • Expressions corporelle et de langue française:
    • avec le Théâtre Zététique, des 3ème maternelles et une maison de repos. Histoires dansées, démantèlement de présupposés par rapport aux personnes âgées. Appréhender le calme, la lenteur, travail sur la citoyenneté, la création de liens.
    • résidence d’artiste (Juliette Colmant), travail sur la respiration, la posture, donner du vocabulaire au corps,…

Et quelques projets plus « hors-piste » :

  • Travail de Philocité (partenariat privilégié sur 3 ans) : pratique artistique après avoir découvert un artiste puis question sur le vrai, le symbole, … qui infuse les autres savoirs scolaires
  • Résidence d’artiste – Pascal Genot : arts du cirque et de la rue, travail sur le corps, le contact, le jeu, motricité, …
  • Résidence d’artiste – Martine Bourlet : lien entre art et sciences, travail avec les plantes au jardin, teintures naturelles, visite du musée Cinquantenaire, …

Le cadre peut être dépassé !

Le Centre culturel intervient souvent comme intermédiaire, médiateur. Il contribue à ce que l’artiste n’arrive pas dans l’école comme un trouble-fête, auprès d’un enseignant à qui on a parfois « imposé » un projet … (beaucoup de turn-over dans l’enseignement).

Ces projets culture/école permettent un enrichissement de toutes les parties prenantes :

  • l’artiste enrichit la pratique de l’enseignant et vice-versa
  • l’enseignant fait découvrir à l’artiste un monde peut-être moins connu : contraintes de timing, de locaux, …
  • l’enseignant découvre ses élèves autrement, dans une autre dynamique
  • l’enfant peut découvrir, s’épanouir

3 dynamiques spécifiques sont citées également :

  • Centre culturel de Betrix : concertation communale et philosophie à plus long terme, contrat de 3 ans avec une école. Inter réseaux, car les autres établissements scolaires viennent voir la production réalisée par l’école. Les écoles à orientation technique participent en construisant les décors, pour le maquillage, etc.
  • Ecole de Saint-Remy (maternelles et primaires) : école à « rayonnement artistique » depuis 8 ans déjà. Une personne est chargée de faire intervenir des artistes dans l’école.
  • Centre culturel – Abattoirs de Bomel et CEC Namur – Ateliers Bis : Travail sur la difficulté de rencontre entre les deux mondes, au niveau du langage, besoin d’évolution des pratiques. Reliance entre les enfants et les enseignants. Avce les maternnelles, la pression du résultat est problématique ; d’où la notion de laboratoires.

De nombreux projets sont déjà en cours et toute cette matière va être rassemblée, organisée et rendue accessible par l’Administration générale de la Culture au sein d’un Centre de ressources documentaires qui est actuellement en gestation à la Cellule Culture-Enseignement. Ce Centre aura pour mission de croiser les « offres » des opérateurs culturels et des artistes avec les demandes des écoles, opérateurs culturels et artistes. Exemples de ressources : services, outils, recueil de bonnes pratiques, outils administratifs, …

Questions et remarques des participants posées à l’issue des deux interventions :

  • En ce qui concerne les référents scolaires, pourquoi faut-il rentrer un appel à projets ? Quel intérêt ?
  • Beaucoup d’écoles semblent n’avoir jamais entendu parler du PECA. Or, il doit être mis en œuvre dès septembre… Quand arrivent les infos, les circulaires ? Réponse: Difficulté de communiquer sur quelque chose qui n’est pas encore stabilisé, pas encore tout à fait défini…
  • Le nouveau décret des Centres culturels prévoit qu’on se tourne davantage vers l’éducation permanente. D’autres projets vont être délaissés. La force de travail dans les Centres culturels n’est pas extensible. Or, le PECA va nous demander plus de travail…
  • Y a-t-il une formation pour les instituteur.rice.s par rapport au PECA ?
    Réponse: Il s’agit d’un vaste chantier, il faudra fonctionner en essais-erreurs, avec des aménagements, …

La brochure « Boîte à outils culture » réalisé par la Cellule Culture-Enseignement est distribuée aux participants.

Échos des participants après cette première partie informative de l’atelier

Les infos sont les mêmes que l’an passé. Pas appris grand-chose de neuf…
Lenteur apparente de mise en œuvre du PECA (on parlait déjà des référentiels en janvier 2019…)
La définition des référents reste très floue pour le moment.
Nos décideurs, savent-ils eux-mêmes vers où ils vont ?
Pas très rassurant…
Quelle articulation entre renouvellement des contrats-programmes des Centres culturels et l’entrée en vigueur du PECA (on voit arriver les nouvelles attentes et le nouveau dispositif : réorienter ou pas nos actions ? quel timing ?)
Le PECA semble entraîner une nouvelle couche de lourdeur administrative. Crainte de charges accrues (déjà lourdes pour les dossiers Culture-École) 
Cela s’annonce difficile pour les petits Centres culturels !
L’ignorance du PECA est importante ; constat d’une absence de communication envers les Centres culturels et les écoles, avec pour illustration le décret gratuité mal compris…
L
es Centres culturels« font déjà du PECA » mais les enseignants n’en ont pas toujours conscience.

En conclusion : un sentiment de flou et donc d’inquiétude domine.

Deuxième partie de l’atelier

La deuxième partie de l’atelier fait place à des échanges d’expériences et de pratiques entre les participants, à la lumière du PECA

Le groupe est divisé en deux pour faciliter les interactions directes. Chaque sous-groupe participe à (1) une discussion animée avec l’aide de Julie Bouchat autour du témoigne d’Angélique Demoitié sur le projet Oz’Arts et (2) à un temps d’échange et de réflexion animé par Marie Goor.

(1) Le projet Oz’Arts – témoignage d’Angélique Demoitié

Un dossier documentaire est remis à chaque participant, projection de photos et vidéos.

Avant de s’intéresser au projet, la question du pourquoi est posée : quel est le sens de travailler avec des tout-petits (« alors qu’on ne sait pas les questionner », diront certains) ? Les participants sont invités à y répondre à l’aide de 3 mots-clés.
Les voici, en vrac :
cohésion, confiance, éveil, imaginaire, spontanéité, public, ouverture, création, transmission, connexion, acteur, acteur de demain, curiosité, découverte, nourriture, fraîcheur, arts, petites graines, temps, exploration, créativité, diversité, expérimenter, explorer, potentiel créatif sans formatage, socialisation, émerveillement, apprendre autrement, lien avec l’artiste, accessibilité, clé, porte, regard critique, s’ouvrir, éclairer, transformer, langage, grandir, s’identifier, sensibiliser, futur, plaisir, citoyenneté, cohésion de groupe

S’il n’est pas simple d’interroger les tout-petits, on peut travailler le lien au corps, aux émotions.

En France, la psychologue clinicienne et psychanalyste Sophie Marinopoulos conclut, dans un un rapport sur l’éveil artistique et culturel des jeunes enfants pour le gouvernement ; qu’il faut encourager cet éveil dès le plus jeune âge pour différentes raisons.

Il joue un rôle fondamental pour rassurer et encourager les enfants :

  • L’enfant est animé par un désir infini de communiquer, de s’ouvrir aux mondes, à l’altérité. Le tout-petit a déjà une lecture du monde ; d’où l’importance de la question que lui donne-t-on à « lire » ?
  • Le bébé doit être en relation avec le monde pour devenir un sujet. Il a besoin d’être en « bonne santé culturelle ». Il faut prendre du temps pour cela.
  • Il est indispensable de démocratiser l’éveil culturel, de le mettre dans le quotidien, dans la lutte contre la pauvreté, etc.

Voir aussi le film Le bébé est une personne de Bernard Martinos (1983). La diffusion dans des millions de foyers français de ce film documentaire, inspiré du mouvement impulsé par Thomas Berry Brazelton, Françoise Dolto et bien d’autres, a fait prendre conscience à chacun que les enfants, dès leur plus jeune âge, sont doués de compétences relationnelles et émotionnelles.

Pour Dominique Rateau aussi, orthophoniste-thérapeute du langage et auteure du livre Lire des livres à des bébés (entre autre), le tout-petit est capable de « lire » le monde dès le plus jeune âge. Cet « être relationnel » entraîne des besoins incontournables : temps, empathie, affection, corporel, regard, éveil sensoriel, symbole, langage, pensée, projection, … L’auteure argumente que tout cela est pris en compte par les arts.

En ce qui concerne le projet Oz’Arts les suivants points d’attention (ou bonnes pratiques) sont mis en avant :

  • Intéressant de favoriser les croisements à tous niveaux : entre les disciplines artistiques, les classes, les différentes activités proposées en classe ou au Centre culturel, …
  • Pour pallier à un manque de budget, penser à tisser un maillage avec les partenaires (bibliothèques, ONE, …)
  • Ne pas hésiter à copier, s’inspirer des bonnes idées des autres, ne pas réinventer la roue.
  • Intéressant de privilégier le travail avec les artistes locaux.
  • Importance du travail préalable !
    • Rencontrer une première fois les enfants pour leur présenter le projet. Prendre le temps de créer un cadre rassurant en expliquant un maximum de choses : programme, bâtiment, trajet, animateur, … Attention à l’âge des enfants. Parfois, il est encore trop tôt pour les sortir du cadre sécurisant qu’est leur classe (cfr Code de qualité ONE). Tenir compte, en maternelles du fait que dans une certaine proportion (70% à Liège), les enfants s’intègrent pour la première fois dans un engagement collectif, ce qui démarre avec le fait de sortir de leur milieu familial et de s’engager sur un parcours vers l’école.
    • Préparer le projet avec les enseignants
      • Rencontrer les enseignants de toutes les classes des différentes écoles qui participent pour connaître les raisons de leur choix. Important même si le projet est pré-construit par le Centre culturel.
      • Avoir au moins l’aval de la direction de l’école, voire la rencontrer, parce que des profs vont devoir s’absenter à certains moments.
      • Susciter une participation active de la part des enseignants (être avec les enfants), fixer par écrit les objectifs et attentes.
  • Envisager le projet dans la durée : pendant combien de temps va-t-on le mener ? Avec qui ? Aussi pour éviter que tout s’arrête une fois le Centre culturel sorti. Après le projet, quid des liens avec cette école ? Veiller aussi à une continuité en classe entre les moments du projet pendant sa mise en œuvre.
  • Prendre en considération le vécu et le plaisir des enseignants à vivre ce projet : profiter du spectacle sans les élèves, vivre un atelier danse, rencontrer l’artiste, … Cela permet aussi de changer le regard de l’enseignant sur le projet. Tenir compte de la difficulté d’organiser les rencontres avec les enseignants hors du temps scolaire.
  • Dans le cas d’un spectacle, utile de prévoir un visionnement préalable avec les enseignants, sans les enfants. Les profs devraient éprouver le plaisir de voir le spectacle. Au terme, organiser une réunion d’échange avec ces profs et les artistes. Discuter du sens du spectacle. Etc…
  • Quant à l’artiste : prévoir qu’il puisse travailler dans un lieu dégagé, sans passage. Le Centre culturel peut jouer un rôle pour créer la relation de confiance entre l’artiste et le professeur.
  • Une vidéo est systématiquement tournée pour garder une trace du projet. Ne pas forcément chercher un résultat, une œuvre produite à montrer. Les traces peuvent aussi être des photos.
  • Le public à qui s’adresse le projet = les enseignants ET les enfants, qui eux, n’ont pas choisi d’être là, « public captif ». Importance de demander un retour aux enfants.
  • Penser au lien avec les parents/familles. Penser aux parents qui pourraient être artiste par ailleurs…
  • Prendre le temps de construire le projet, d’évoluer, de se tromper, d’évaluer, …
  • Tout ne peut pas tout le temps être proposé à tout le monde ! Privilégier la qualité plutôt que quantité. Penser à faire une tournante entre les classes/écoles, d’année en année.

(2) Echange animé par Marie Goor : Les pratiques des Centres culturels avec les maternelles, à la lumière du PECA

Comme cela été dit, les Centres culturels mènent déjà plusieurs projets qui font écho aux principes du PECA. Celui-ci ne va donc pas tout révolutionner dans notre travail.
Les participants sont invités à faire le point sur leurs expériences et leurs pratiques, sur ce qui se fait déjà aujourd’hui, et de remettre cela en perspective par rapport à l’arrivée du PECA à l’aide d’un tableau AFOM (aperçu des atouts, faiblesses, opportunités et menaces).

Les tableaux qui suivent reprennent les résultats des réflexions par sous-groupe. Ils permettent une approche systémique : en fonction des moyens financiers par exemple, un atout peut devenir une faiblesse ou vice-versa.

Premier groupe

ATOUTS FAIBLESSES
Développement et diversification des disciplines

Permettre à plus d’enfants d’avoir accès à la culture dès le plus jeune âge

Ouverture aux structures autres que les Centres culturels

Flou du PECA : inconfortable, difficulté de construire, beaucoup de questions (timing ? poursuite oui ou non des subsides culture-école ?…)

Quid des moyens (financiers) ? Et si la demande des écoles explose ? A-t-on assez de personnel ? d’argent ? Pourra-t-on engager des ressources extérieures ?

Le PECA va-t-il vraiment encourager les profs réticents ?

Choix à faire : adapter oui ou non les orientations du CP au PECA ?

OPPORTUNITES MENACES
Le « trio école-artiste-Centre culturel » va s’ouvrir (et s’élargir dans l’espace, dans le cas d’un dispositif de référents par zone)

Travailler plus avec les maternelles

Identifier de nouvelles personnes-ressources, de nouveaux partenariats (animateurs pas nécessairement compétents pour rencontrer attentes PECA)

Valoriser le rôle du Centre culturel comme opérateur incontournable

Améliorer le réseautage entre les associations culturelles sur un territoire (rôle du référent)

Nouvelles demandes de la part des écoles : risque d’affluence ? Comment y répondre ?

Transports : les communes, continueront-elles à suivre dans le cas d’une explosion des demandes ?

Surcharge et casse-tête pour les écoles

Deuxième groupe

ATOUT FAIBLESSE
Contacts avec les écoles déjà établis

Petits projets favorisent création de lien de confiance

Proximité géographique réduit temps de déplacement et augmente opportunités de rencontre/échange

Dynamisme du Centre culturel : permet d’aborder les écoles avec passion

Contrat-programme ; enjeux qui peuvent amener à renforcer le travail avec les écoles

Associer bibliothèques, ludothèques

Partenariats existants à mobiliser pour mutualiser ressources

Territoire étendu, moins de proximité

Frilosité de certains enseignants face aux projets culturels

Mobilité des enfants, des artistes et animateurs

Quel financement ?

Le temps (conception et suivi du projet)

Choix imposés par la direction

Contrat-programme ; enjeux ; recentrage sur l’EP suite au Décret

Petit Centre culturel avec peu de personnel

OPPORTUNITE MENACE
Apport des référents (sauf si l’ampleur de leur travail est trop importante selon la zone, les missions)

Renforcement de la légitimité du Centre culturel dans leurs démarches vers les écoles

Élargissement du nombre d’écoles participant à des projets

Etablir des relations de confiance

Formation pour le Centre culturel : envie et nécessité de se former sur le PECA, si possible avec les enseignants

Développer des projets déjà existants

Obligation

Les référents :

–    Profil adéquat ? Dépendront de qui ?

–    Par zone : compliqué, déséquilibré ? Qqn de plus ?

–    Pourrait nuire à des relations existantes

Risque de formatage ou de « commandes » en fonction du PECA

Financement inadéquat

Charge administrative

Projets PECA menés au détriment des autres actions (ex public ado vite «perdu » par les Centres culturels)

Infrastructures : écoles pas équipées

Obligation ? Comment s’armer par rapport à ça ?

Conclusions
Les + et – se compenseront probablement.
Le Centre culturel deviendra incontournable pour les écoles, mais pourra-t-il gérer cette mise en évidence ?
Les équipes ne sont pas prêtes (formées, outillées) pour assurer la diversité de l’offre attendue, outre les pratiques et actions dans le cadre des contrats-programmes. Mais le PECA est un encouragement à nouer de nouveaux partenariats.
Cela permettra certes de travailler plus avec maternelles, mais avec quelles ressources/contraintes ?

 

Conclusions de l’atelier

L’atelier est clôturé par une évaluation « à chaud ».
Les participants sont invités à exprimer dans quelle mesure les attentes partagées en début d’atelier ont été rencontrées.
Voici le résultat en images.

Gommettes vertes : objectifs atteints ou amorcés
Gommettes bleus : objectifs non rencontrés

Objectif non atteint le plus important : nouvelles infos concernant le PECA
Attentes rencontrées : échanges, rencontres, enrichissement

Questions des participants à l’issue de la journée

Que fait-on de cet inconfort, de cette impression de « flou » ressenti par beaucoup ?

  • Renvoyer vers l’ASTRAC ? Voir entre Centres culturels d’une même zone de concertation ?

Pourquoi commencer avec les maternelles alors qu’il y a d’autres publics plus difficiles à toucher (ex : ados) ?

  • Pour assurer la « base » ; parce que les ados sont touchés par d’autres mesures (ex : « jeunesse en enseignement »)

Les référents pourront-ils jouer ce rôle de médiateur entre les Centres culturels et les enseignants ?

Impossible de donner des infos avant mars. Les référents seront choisis consciencieusement. Il faut aussi améliorer la communication : « on ne communique pas avec des circulaires ! ».

Rappel des principals inquiétudes et préoccupations concernant la mise en route du PECA, par l’animatrice de l’atelier :

  • Manque de communication, flou, incertitudes. Les diverses interprétations du décret gratuité…
  • Nécessité de clarifier les attentes de la FWB envers les Centres culturels dans le cadre du PECA
  • Ressenti d’un manque de concertation entre les deux ministères (culture et enseignement) sur le sujet.
  • Risque d’affluence des demandes et d’une surcharge de travail pour les Centres culturels
  • Quel financement ? (Quels moyens ??? Des moyens en plus ?)
  • Quel profil des référents (scolaires et culturels) ; quelle répartition territoriale ?
  • Crainte d’une instrumentalisation de l’art (formatage pour faire rentrer les projets dans le moule du référentiel)
  • Quelle formation (initiale et continue) des enseignants ?
  • Risque d’arrivée de projets « opportunistes » dans les écoles
  • Risque d’un déplacement de la demande (plus rien dans les primaires, tout dans les maternelles), du moins dans un premier temps.
  • Le caractère obligatoire
  • Sentiment d’une avancée à deux vitesses différentes : décalage entre la réforme du décret des Centres culturels et la réforme de l’enseignement