Serons-nous entendus?
Le CODECO de ce 23 avril, on nous l’annonçait il y a une semaine, comme un moment crucial qui donnerait enfin des perspectives au secteur culturel. On nous prévient depuis quelques jours de manière plus ou moins gentille qu’il nous décevra une nouvelle fois…
Alors, faudra-t-il s’étonner de cette colère qui gronde toujours plus fort, qui déborde et s’explose ? De tous ces acteurs qui décident de s’auto-confiner pour permettre que nous puissions enfin, de nouveau, faire société et partager notre humanité ? »
Ce n’est pas un bras de fer entre les secteurs. C’est davantage une question de ‘there are many alternatives’ (ndlr : il y a plusieurs alternatives) au lieu de ‘there is no alternative’ (ndlr : il n’y a pas d’alternatives). Après une année de pandémie, après 15 mois, se poser la question de ce qu’on peut faire en toute sécurité en ne perdant pas notre humanité. En gardant la culture. En ne sortant pas simplement de chez soi pour aller travailler, rentrer à 18 heures, courir faire le dîner. On ne peut pas continuer comme cela. » — Michael De Cock, directeur du KVS dans l’émission « Matin première » de ce jour.
Dans les Centres culturels, nous sommes nombreux à constater que les interdictions ne nous permettent plus d’exercer nos vrais métiers, de remplir nos missions dans, pour et avec la société.
Des missions pour ouvrir les imaginaires, stimuler la créativité, donner un sens, une dignité aux existences, renforcer le pouvoir d’agir des personnes et la capacité de faire collectif.
Notre société a besoin aujourd’hui, de solutions partagées pour les problèmes colossaux qui se posent. Dans la recherche de ces solutions, la culture est tout sauf accessoire, la « cerise sur le gâteau »; elle permet au contraire d’en faire une aventure humaine solidaire.
La vie culturelle mise sous cloche que nous connaissons depuis un an maintenant est difficile à vivre pour les acteurs professionnels du secteur et frappe très fortement les plus fragiles d’entre eux. Elle est aussi et surtout le signal d’une société impuissante, qui continue à se tromper sur l’essentiel, où les droits culturels restent à conquérir.
L’action culturelle, telle que menée par Ies Centres culturels entre autres, est une contribution essentielle à la vie en société et une des clés pour mieux sortir de la crise.
Il est urgent de déconfiner la culture!
Le travail des fédérations culturelles pour contribuer à définir des pistes de déconfinement raisonnables et engagées en vue du CODECO d’aujourd’hui a été immense ces dernières semaines.
Avec l’ACC, Asspropro, la FEAS et l’UPAC-T, l’ASTRAC s’est battue pour une autre gestion de la crise sanitaire et notre plan a suscité une importante adhésion du politique et de la presse.
Serons-nous entendus ?