Ce Point de vue a été rédigé par Pascale Piérard du Centre culturel Ourthe et Meuse.
Nous l’avons illustré avec une photo de l’annonce « Je viens voir! » publiée ce jour dans le journal De Standaard par plusieurs organisations et lieux culturels flamands pour demander la reprise des représentations scolaires.
C’est la rentrée culturelle et le covid19 est là.
Nous ne savons rien sur lui, si ce n’est ce qu’on en dit depuis quelques mois.
Vous en savez sans doute un peu plus que nous, même si vous aussi, vous naviguez à l’aveugle pour certains aspects de la vie avec ce virus.
Depuis mars, une fois l’énorme étonnement, les peurs et l’arrêt forcé dépassés, nous, les Centres culturels de la FWB, avons continué vaille que vaille à garder le lien avec des citoyens, à rencontrer les artistes et à les inviter à prester dans des conditions inconfortables.
Nous avons essayé de poursuivre ces questionnements permanents et citoyens avec les hommes et les femmes qui font société.
Les difficultés sont quotidiennes.
Notre secteur ne souffre pas plus que d’autres.
Chacun d’entre nous tous, humainement, familialement et professionnellement est en panique et en questionnement.
Nous nous devons d’être solidaires. Les champs éducatif, économique, médical, artistique, touristique, social et autres crient aussi les tensions dans lesquelles ils se trouvent.
Nous resterons ensemble !
Là où d’autres secteurs se trouvent cadenassés et enfermés dans des systèmes institutionnels, les Centres culturels ont la faculté, l’énergie et le potentiel pour créer, innover et proposer des ouvertures aux enfants, aux adultes, aux seniors, à celles et ceux qui sont encore un peu plus exclus aujourd’hui. Pas des solutions, mais des ouvertures sur d’autres fenêtres.
Pour cela, pour que nous puissions exercer notre métier, il faut des moyens.
Des moyens financiers bien sûr mais au-delà de cela, il faut une reconnaissance de notre secteur.
Notre décret puise sa source dans les droits culturels. Ce sont ceux-ci qui – connus, valorisés, renforcés – feront société.
Les équipes avancent sur le chemin des droits culturels depuis plusieurs années maintenant. C’est un remise en question permanente. Le défi n’est pas aisé. Mais les résultats sont encourageants.
Faire corps avec les autres champs, renouer et remembrer.
Chacun ayant une part à donner, à prendre. Le « chacun » devenant collectif et espace public.
L’exemple de l’école : la culture et l’artistique sont intrinsèquement liés au développement de l’enfant et du jeune. Ils nourrissent et jalonnent la route de la construction de la personnalité.
Le PECA est une magnifique initiative. Aux équipes enseignantes et à celles de notre secteur de le concrétiser.
Avec le respect de mesures qui veilleront à ne mettre la santé de personne en danger, avec les artistes créateurs, avec l’expertise des équipes des centres culturels, il est vital que nous puissions être à côté de l’école et des équipes enseignantes dès la rentrée.
Quel message envoyons-nous aux citoyens si les Centres culturels sont « à côté de » ?
Nous ne sommes pas des équipes récréatives. Nous existons pour être dans la société, pour jouer un rôle d’ « ensemblier ».
Le décret du 21 novembre 2013 sur les Centres culturels a été voté à l’unanimité par tous les partis politiques, avec la volonté de recentrer nos missions, de les mettre au cœur de la démocratie.
Nous sommes au rendez-vous !
Les points de vue des professionnels en Centres culturels ou qui traduisent des aspects de leurs réalités professionnelles sont les bienvenus!
N’hésitez pas à nous les envoyer.